Jusqu’à ce dimanche 24 octobre, se joue au Théâtre de la Reine Blanche à Paris, JOIE. Une pièce de théâtre d’Anna Bouguereau, avec une mise en scène signée Jean-Baptiste Tur.
Comment continuer à vivre puisque les gens meurent ?
La mort, c’est le deuil, c’est les larmes. La tristesse des vivants de perdre ceux qu’ils ont aimés. Mais, la mort c’est aussi des fleurs, beaucoup de fleurs, et de la joie… la joie d’être toujours en vie.
Cédric Cilia, qui rejoint la rédaction du blog et la rubrique culturelle, assistait ce mercredi à la première de JOIE au Théâtre de la Reine Blanche dans le 18è arrondissement de Paris.
JOIE… “La mort, et puis quoi encore ?”
Comme un banquet, comme pour célébrer quelque chose de joyeux (justement), notre hôtesse d’un soir, Anna Bouguereau nous accueille avec un amoncellement de fleurs et nous délivre un texte vrai, pudique, fantaisiste, sincère, simple, senti, drôle et plein de questionnements qui nous a tous, à un moment donné, traversés l’esprit.
Est-ce normal de ne pas pleurer lors de l’enterrement d’un être cher ? Qu’est-ce que vivre, grandir ? Est-ce accepter de mourir ?
N’est-il pas vrai, que nous nous sommes tous sentis quelque peu mal à l’aise, nous vivants, lors de l’enterrement d’un être cher ? On se doit de pleurer, d’être digne malgré tout… dès lors, quelle attitude nous devons-nous d’adopter, alors même qu’au plus profond de nous tout se dérobe, tout se bouscule… c’est tout ce questionnement et positionnement, qu’Anna Bouguereau évoque avec humour, tendresse, distance en nous poussant incommensurablement à nous questionner sur la vie, sur sa vie.
Qu’est-ce que vivre, qu’est-ce qu’être heureux ? Est-ce attendre inlassablement la personne qui nous aimera comme on désire être aimé ? Toutes ces fleurs que les vivants viennent déposer, vous offrir, cela alors que vous êtes six pieds sous terre, ne serait-ce pas quelque peu ironique, étrange ?
Une heure de jeu, de réflexion durant laquelle le spectateur est directement interpellé et emmené à vivre ce voyage en compagnie de la mort, donc de la vie… la mort d’un autre, la sienne, et par conséquent, de son rapport à l’existence, son existence.
Le silence, parfois, s’impose de lui-même
Un texte intense, profond et léger à la fois, qui mériterait, peut-être, de nous garder un plus longtemps… et puis, à quoi bon ? Tout est dit, tout au long de cette heure d’interprétation, où la comédienne nous parle de la mort, de l’amour, d’existence, de la vie. Car, comme elle le dit si bien :
“Souvent, ne pleure-t-on pas, non de la mort de l’autre, mais de la tristesse d’être vivant. Alors que l’autre, la personne aimée est enfouie sous terre, la terre ? Le silence, parfois, s’impose de lui-même”.
Il suffira de passer une heure avec Anna Bouguereau au Théâtre de la Reine Blanche afin de savourer la JOIE d’être vivant.
Dépêchez-vous, ce seul en scène immanquable ne fait que passer.
JOIE – Théâtre de la Reine Blanche Paris
2 bis, passage Ruelle
75018 Paris
Tél location : 01.40.05.06.96.
Jusqu’au dimanche 28 Octobre 2018 – Représentation à 19h00.
Places de 10 à 20 euros.
À propos d’Anna Bouguereau :
JOIE est la première pièce de Anna Bouguereau, comédienne et auteur à l’avenir prometteur. Anna est à l’affiche au Théâtre 13, dans En Réalités (Prix du jury & prix du public 2018 – Prix Théâtre 13 / Jeunes metteurs en scènes), pièce brillamment mise en scène par Alice Vannier qui a également collaboré artistiquement à la création du spectacle JOIE.
La mise en scène est conçue par Jean-Baptiste Tur, jeune comédien et metteur en scène talentueux à qui nous devons notamment Non, c’est pas ça ! Inspiré de la Mouette d’Anton Tchekhov (2015-2016, Lauréat Impatience 2016 – Prix du Public). Jean-Baptiste est membre fondateur du Collectif le Grand Cerf Bleu.
En décembre, nous pourrons retrouver Anna Bouguereau à l’Atelier de Paris : CDCN, dans Noyau ni fixe, nouvelle création de Joris Lacoste sélectionnée par Talents Adami Proles d’acteurs et le Festival d’Automne.